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La promesse de chaos ; les jantes sombres et mattes, brutes, la profondeur de quatre trous noirs où rien ne (se) réfléchit à rien, ce noir qui aspire toute lumière, réduisant tout au silence, et duquel en même temps menace la pire violence.
Hier encore, cette violence était-elle enjolivée...
Aujourd'hui, la barbarie se débarrasse de ses enjoliveurs et ressurgit fière, nerveuse et arrogante.votre commentaire
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(tradução francês, traduction française)
Nha cretcheu, mon amour,
Nos retrouvailles embelliront notre vie pour au moins trente ans.
De mon côté,
je prends une bonne gorgée de jeunesse,
je te reviendrai plein de force.
J'aurais voulu t'offrir cent mille cigarettes,
une douzaine de robes des plus modernes,
une automobile,
la petite maison de lave dont tu rêvais tant,
un bouquet de fleurs à quatre sous.
Mais avant toute autre chose,
bois une bouteille de bon vin et pense à moi.
Ici, on n'arrête pas de travailler.
On est plus de cent à présent.
Avant hier, pour mon anniversaire,
j'ai longuement pensé à toi.
La lettre qu'on t'a apportée est-elle bien arrivée ?
Je n'ai pas eu de réponse de toi.
J'attends.
Chaque jour, chaque minute,
j'apprends de nouveaux mots,
de beaux mots,
rien que pour nous deux,
juste à notre mesure,
comme un pyjama de soie fine.
Tu n'en veux pas ?
Je ne peux t'envoyer qu'une lettre par mois.
Toujours rien de ta main.
Ce sera pour la prochaine fois.
Des fois, j'ai peur de construire ces murs,
moi, avec un pic et du ciment,
et toi, avec ton silence.
Un fossé si profond qu'il te précipite vers un long oubli.
Ça fait mal de voir ces horreurs que je ne veux pas voir.
Tes cheveux si beaux me tombent des mains comme de l'herbe sèche.
Souvent je faiblis et je crois que je vais oublier.1 commentaire
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31. Le touriste ne va pas à Marzahn. Je ne parle pas du touriste qui voyage à Berlin pour visiter le Reichstag et la coupole transparente de Norman Forster, l'île aux musées, et qui est perpétuellement à la chasse de morceaux du mur à l'authenticité douteuse. Non, pour celui-là, cet exemplaire d'une race si facilement méprisée, cette éternelle incarnation de l'autre, la question ne se pose même pas. Pour quelle raison devrait-il se rendre jusqu'à Marzahn, tout à l'est de la ville? je parle d'un autre touriste, celui qui part à Berlin vivre le jeu réactif de la révolte. Le voici donc à Friedrichshain, dans la Rigaerstrasse par exemple, où avec son enfilade de squats scénographiques - le drapeau des pirates flotte au vent pour faire plaisir aux enfants -, il trouvera ponctuels tous les événements qui le devancent toujours et le font exister : les citations pédantes d'Agamben, Butler ou Rancière comme dans les campus américains chez la future classe moyenne dirigeante, un sens inné de la mise en scène et de la représentation de soi, l'autoréférentialité déguisée en histoire, des ennemis inexistants et le soutien inconditionnel de la mairie. sans oublier les produits souvenirs, les bons vieux slogans, qui datent de l'East Village des lointaines années 1920 ou même de Paris 1968, commercialisés dans des sacs en jute, des tee-shirts, des autocollants à ramener chez soi ou à arborer à la prochaine promenade anticapitaliste. Le touriste de la révolte voyageait pour se reconnaître, il s'attendait à Friedrichshain et il s'est retrouvé. Il n'ira pas plus loin. Il n'ira pas à Marzahn. Dans le vide des barres de l'époque RDA à l'abandon, parmi des bandes de skinheads à l'hostilité inassimilable sur lesquelles ne se réfléchit pas le regard bienveillant des sociologues, sa figure n'ayant pas été prévue, il deviendrait tout simplement inexistant. Son passe-temps collectivisé est certes bien divertissant, mais il a tout de même des limites. Ce n'est pas lui qui décide où et quand il faut jouer. L'entertainment est la meilleure défense de la société contre le chaos qu'elle-même engendre. C'est une affaire trop sérieuse pour laisser à ses sujets la liberté de pouvoir y renoncer.
in Entertainment! apologie de la domination, Francesco Masci, 2011, Alia1 commentaire
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Le souvenir de ce qui m'a touché en voyant ce tableau : ce regard inquiet et ce ton mélancolique convient en peinture plutôt à un philosophe mais de manière générale pas à un apôtre.
On ne voit représenté ici qu'un simple mortel et qui semble surtout, je me sentis autorisé à l'interpréter de cette manière, littéralement frappé par sa mission, prenant la mesure de sa tâche à venir, face aux siècles et aux hommes, encore si loin de la Parole, si faibles...
-"Quel travail..."
Rien ici n'est rayonnant ou "angélique" : voilà un humain et non pas un illuminé...votre commentaire
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La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l'allons montrer tout à l'heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d'une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
- Sire, répond l'Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu'elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d'Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
- Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l'an passé.
- Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ?
Reprit l'Agneau, je tette encor ma mère.
- Si ce n'est toi, c'est donc ton frère.
- Je n'en ai point.
- C'est donc quelqu'un des tiens :
Car vous ne m'épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l'a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l'emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.3 commentaires
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"Le mandarinier (Citrus reticulata) est un petit arbre aux feuilles simples vert foncé brillant."
Il est originaire du Viêt Nam et de Chine. Jusqu'au dix neuvième siècle, les noich' en profitaient juste entre eux car ce n'est qu'à cette époque qu'il fut introduit en Europe.
Aujourd'hui il est cultivé en Espagne, en Algérie, Tunisie au Maroc et aux États-Unis.
Mais la mandarine commune a en fait été vite remplacée par ses hybrides dépourvus de pépins et
blablabla, notamment par la clémentine (hybride de l’orange douce et de la mandarine) qui représente à elle seule 80 % du marché des petits agrumes.
Les 20 % restants sont en majorité occupés par la clemenvilla et les ortaniques.Bref, nous ne mangeons que des hybrides.
Sauf en Sicile, où tel un mandarin, j'ai par hasard mangé ma première mandarine... c'est du moins ce que j'en ai conclu car la différence était de taille : la peau toute bien odorante d'une matière
super-sympatique, les nombreux pépins qui chacuns veulent la vie, et puis au niveau des richesses de la saveur, de l'essence, de sa vapeur et ses solvants...
Experimentées à la trattoria "Il Veliero" sur Marettimo, elles étaient servies comme dessert avec une énorme bouteille de liqueur. C'est comme ça.1 commentaire
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"Minable époque, qui, dans son impuissance à créer ou à reconnaître le nouveau, en est réduite à toujours resucer, remastiquer, recracher, revomir une tradition qu’elle n’est même pas capable de vraiment connaître et de vraiment faire vivre."
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• Samedi 02 Février chez Argos :
"DISSENT ! Pedro Costa" (Artist Focus & Discussion)
Free entrance, de 20:30 à 23:00.
• Dimanche 03 Février au Bozo :1 commentaire
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I've never seen you looking so lovely as you did tonight,
I've never seen you shine so bright,
I've never seen so many men ask you if you wanted to dance,
They're looking for a little romance, given half a chance,
And I have never seen that dress you're wearing,
Or the highlights in your hair that catch your eyes,
I have been blind...votre commentaire
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Un poète disait : "Quand la parole est brûlée vive, l'homme ne meurt ni ne vit."
Toute société produit la vision du principe, un au-delà de la foule des morts, la mise ne scène des origines, qui sert d'écran à l'homme contre l'Abîme, et lui sert de Miroir où il se voit naissant, vivant, mourant, dans des récits mythologiques, religieux, historiques, et aujourd'hui scientifiques.
Ah! l'enchantement, les trucages, les machinistes qui mettent en scène ce principe logique, que nous appelons en Occident le Père, auquel sont accrochées les lois civiles.
Mais, qui nous assure que tout cela n'est pas fou? Les arts, toujours premiers pour dire la vérité.
Fabriquer l'homme, c'est lui dire la limite. Fabriquer la limite, c'est mettre en scène l'idée du Père, adresser aux fils de l'un et l'autre sexe l'Interdit.
Le Père est d'abord une affaire de symbole, quelque chose de théâtral, l'artifice vivant qui déjoue la société des sociologues et la science des biologistes.
Découvrant les coulisses de la construction humaine, la civilisation occidentale s'est crue affranchie de théâtre et de ses règles, des places assignées et du drame qui s'y joue.
Elle regarde avec des yeux d'aveugle Oedipe roi, La Flûte enchantée, la grande scène rock, les murs de la ville tatoués par les taggers.
Nous prétendons transformer en folklore la plainte humaine de tous les temps, pour entrer, dit-on, dans l'ère du plaisir et du bon plaisir.
Nous gérons, et la fabrique généalogique tourne à vide, les fils destitués, l'enfant confondu avec l'adulte, l'inceste avec l'amour, le meurtre avec la séparation par les mots.
Sophocle, Mozart et tous les autres, redites-nous la tragédie et l'infamie de nos oublis.
Enfants meurtriers, adolescents statufiés en déchets sociaux, jeunesse bafouée dans son droit de recevoir la limite, votre solitude nue témoigne des sacrifices humains ultramodernes.
...Pierre Legrendre, La fabrique de l'homme occidental, 1996, p. 26
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