•  

    háoyóu, speculoos, gingembre, clou de girofle, moutarde, wasabi, miso


  •  

     

     

                      ☄

     

     

     

     


  •  

     



  •  

    Il faut que le plan régional de mobilité soit appliqué dans les communes de Bruxelles, c'est une question d'urgence, pour la santé publique et pour l'environnement.

    Goodmove doit être porté par nos politiciens de manière ambitieuse. Il ne faut pas laisser des minorités égoïstes, relayées par des médias en recherche de buzz, dicter les règles du vivre ensemble.
    C'est le moment de rendre visible la parole de ceux qui croient que le plan Goodmove est une bonne chose pour l'ensemble de la société et pour les générations futures. 
    A notre tour aussi, levons la voix et disons que #welovegoodmove

    Signez ici : chng.it/XsdKkhzQK2 

     


  •  

    Il est clair qu'il y a deux mondes qui s'affrontent :

    celui où l'individuation est réelle, créatrice et dont le talent est mutilé par des approches trop verticales, pas assez respectueuses de l'expertise propre, sans parler du fait que seule cette approche de gouvernance est réellement efficace en terme de compréhension de la complexité des enjeux, et surtout de la finesse de la réponse à apporter. Mais hélas, le haut niveau d'individuation des individus est ici nécessaire pour rendre cette approche efficace.

    Face à cela, il y a l'autre monde dans lequel les individus sont plus épris d'individualisme, et non d'individuation, parfois plus précaires, plus court-termistes, moins conscient de la spécificité des enjeux actuels, et qui oscillent entre l'appel à l'aide et la vision très illusoire d'un homme providentiel, et simultanément le refus d'un gouvernement des élites, jugées trop oligarchiques, pas assez exemplaire pour être digne d'être reconnues comme chefs.

    Le deuxième grand mouvement qui structure la société, actuellement, est bel et bien ressentimiste, du moins avec de fortes tendance à l’être : les individus sont piégés, alternant agressivité et dénigrement ; puérils, ils se sentent démunis, sans pour autant s'engager pour s’extraire de la posture de victimes. Phénomène qui fait écho à la situation clinique bien connue des patients produisant de la non-issue. Ces derniers sont extrêmement ingénieux dans l'absence de solution ; tout ce qui est proposé a déjà été tenté et c'est révélé inefficace ; tout ce qui n'a pas été tenté est dévalorisé. Leur arrogance est immense - sans doute le seul rempart défensif contre l'envahissement définitif de la mésestime de soi -, ils savent mieux que personne, eux qui ne produisent pas de solution, ce qu’est une issue. Et là, il n'y en a pas. Contre cette volonté farouche d'empêcher la production d'une issue, à la limite de la psychose, il n'est pas simple de se positionner : proposer une issue, voire plusieurs, est inmanquablement rejeté - ces patients trouvant encore leur seule jouissance dans la mise en échec de leur analyste  - ne rien proposer n'enraie pas pour autant la répétition dans la non-issue. Il faut trouver un autre seuil où œuvrer, un espace où la rivalité mimétique n'a plus de prise, ou la « comparaison » comme dirait Fanon, cesse. Il faut les sortir de ce narcissisme d'être inconsolable ou inguérissable.

    Ce refus de l'issue est pour le malade psychique le seul signe qu'il possède encore de son sujet ; telle est sa manière de faire sujet, lui ôter ce « négatif » le rend plus agressif encore. Lorsqu'on a plus que le trouble pour soi, il est quasiment impossible de l'abandonner.

     

     in "Ci-gît l'amer, guérir du ressentiment", Cynthia Fleury, Gallimard, 2020.

     #welove

     



  • Philippe Sollers qui cite Pascal Quignard qui cite Donald Winnicott :

    « Pascal Quignard écrit : "Winnicott a décrit le ressentiment qu’éprouvent les névrosés à l’encontre des visages qui sont attirants. Tous les corps enchantés de vivre les mettent mal à l’aise. Ils éprouvent de l’aversion à l’encontre des âmes vivaces et bondissantes. Divergence plus vindicative que celle des pauvres contre les riches. Guerre irrémissible qui est celle des analphabètes contre les lettrés. Tout paraît arrogance aux hommes qui sont petits et malheureux. Le malade ne veut à aucun prix que sa maladie si fidèle, si pronominale, l’abandonne ; il se sentirait beaucoup plus rassuré si la santé de chacun était aussi problématique que la sienne. Le laid ne veut à aucun prix que son poids ou sa disgrâce s’évanouissent ; il veut que la beauté soit détruite et que la minceur ou la gracilité n’existent plus sur la surface de la terre.” »

    Bookmark and Share 


  • 40K



  •  
    J'aime : le chèvrefeuille, les vaches, les gros morceaux de bois massif, les marqueurs indélébiles, le papier fin, Booba, le goût de la peau des mangues, la cuisine en Turquie, la folie douce, l'intimité, la discussion politique, la bière pils, boire de l'eau, les livres de Philippe Sollers, la musique Progressive, la chanson napolitaine, l'harmonie, les idées fixes, la nuance, le parfum des roses, la biologie, les mythes, l'histoire, les tags, les odeurs du plastique, les filles en skateboard, un espresso en Italie, Angel de Thierry Mugler, les peupliers, la musique du glacier en camionnette, le merle de 19 heure, les mondes de Pascal Quignard, les chansons mélancoliques de Cheb Hasni, les hauts plafonds, l'ombre, les sentos, le cinéma en après-midi d'été, l'odeur des tilleuls en soirée de juin, les matériaux de construction, gagner au Scrabble, l'odeur du métro bruxellois, la gentillesse, trouver un objet en rue.

    Je n'aime pas : l'impolitesse, les lecteurs de carte d'identité, les Vans, les marqueurs Stabilo, les nouvelles grosses voitures, les orchidées, le chrome, les baggys, Banksy, la pudeur, le complotisme, l'abus de pouvoir, les prêcheurs péremptoires, la frime, les buildings, les imprimantes, le positivisme, la franchise, candycrush, l'arrogance, la télévision, le gel douche, le quickstep, le conformisme, les sodas, rester au soleil, l'enthousiasme niais, marcher en chaussette dans des gouttes d'eau, les insomnies, l'autoroute, les Pringels, les chaussures de randonnées, la télévision, les mariages

    "J’aime, je n'aime pas : cela n'a aucune importance pour personne ; cela, apparemment, n'a pas de sens. Et pourtant tout cela veut dire : mon corps n'est pas le même que le vôtre. Ainsi, dans cette écume anarchique des goûts et des dégoûts, sorte de hachurage distrait, se dessine peu à peu la figure d'une énigme corporelle, appelant complicité ou irrita­tion. Ici commence l'intimidation du corps, qui oblige l'autre à me supporter libéralement, à rester silencieux et courtois devant des jouissances ou des refus qu'il ne partage pas. (Une mouche m'agace, je la tue : on tue ce qui vous agace. Si je n'avais pas tué la mouche, c'eût été par pur libéralisme: je suis libéral pour ne pas être un assassin)."

    (Evidemment inspiré par Roland Barthes)

     


  •  
    Paul Johnson
    DJ Funk
    DJ Sneak
    DJ Rush
    Waxmaster
    Hyperactive
    Jammin Gerald
    Bryan Wilson
    George Clinton
    Lil Louis
    Ashley Beatto
    Neil Landstruum
    Kenny Dope
    DJ Hell
    Louis Vega
    K-Lexi
    Dr. Dre's in the house yeah
    Omega in the house
    Gemini is in the house
    Jeff Mills is in the house
    DJ Deeon
    DJ Milton
    DJ Slugo
    DJs on the low
    Green Velvet
    Joey Beltram
    DJ Esp
    Roy Davies
    Boo Williams
    DJ Tonka
    DJ Skull
    DJ Pierre
    Mark Dearborn in the house, yeah
    Todd Edward's in the house
    Romanthony in the house
    Ceevea in the house
    Luke Slater
    Derrick Carter
    Robbert Hood
    Paris Mitchel
    Dave Clarke is in the house
    Van Helden in the house
    Armando in the house
    Sir John's in the house, yeah
     

  •  

     


  •  

    Quelques paroles de M. Poujade

    
Ce que la petite bourgeoisie respecte le plus au monde, c’est l’immanence : tout phénomène qui a son propre terme en lui-même par un simple mécanisme de retour, c’est-à-dire, à la lettre, tout phénomène payé, lui est agréable. Le langage est chargé d'accréditer, dans ses figures, sa syntaxe même, cette morale de la riposte. Par exemple, M. Poujade dit à M. Edgar Faure : «Vous prenez la responsabilité de la rupture, vous en subirez les conséquences », et l'infini du monde est conjuré, tout est ramené dans un ordre court, mais plein, sans fuite, celui du paiement. Au-delà du contenu même de la phrase, le balancement de la syntaxe, l'affirmation d'une loi selon laquelle rien ne s'accomplit sans une conséquence égale, où tout acte humain est rigoureusement contré, récupéré, bref toute une mathématique de l'équation rassure le petit-bourgeois, lui fait un monde à la mesure de son commerce. 
Cette rhétorique du talion a ses figures propres, qui sont toutes d'égalité. Non seulement toute offense doit être conjurée par une menace, mais même tout acte doit être prévenu. L'orgueil de «ne pas se faire rouler» n'est rien d'autre que le respect rituel d'un ordre numératif où déjouer, c'est annuler. (« Ils ont dû vous dire aussi que pour me jouer le coup de Marcellin Albert il ne fallait pas y compter»). Ainsi la réduction du monde à une pure égalité, l'observance de rapports quantitatifs entre les actes humains sont des états triomphants. Faire payer, contrer, accoucher l'événement de sa réciproque, soit en rétorquant, soit en déjouant, tout cela ferme le monde sur lui-même et produit un bonheur ; il est donc normal que l'on tire vanité de cette comptabilité morale : le panache petit-bourgeois consiste à éluder les valeurs qualitatives, à opposer aux procès de transformation la statique même des égalités (œil pour œil, effet contre cause, marchandise contre argent, sou pour sou, etc.). 
M. Poujade est bien conscient que l'ennemi capital de ce système tautologique, c'est la dialectique, qu'il confond d'ailleurs plus ou moins avec la sophistique : on ne triomphe de la dialectique que par un retour incessant au calcul, à la computation des conduites humaines, à ce que M. Poujade, en accord avec l'étymologie, appelle la Raison. (« La rue de Rivoli sera-t-elle plus forte que le Parlement ? La dialectique plus valable que la Raison ? ») La dialectique risque en effet d'ouvrir ce monde que l'on prend bien soin de fermer sur ses égalités ; dans la mesure où elle est une technique de transformation, elle contredit à la structure numérative de la propriété, elle est fuite hors des bornes petite-bourgeoises, et donc d'abord anathémisée, puis décrétée pure illusion : une fois de plus dégradant un vieux thème romantique (qui alors était bourgeois), M. Poujade verse au néant toutes les techniques de l'intelligence, il oppose à la «raison » petite-bourgeoise les sophismes et les rêves des universitaires et des intellectuels discrédités par leur seule position hors du réel computable. (« La France est atteinte d'une surproduction de gens à diplômes, polytechniciens, économistes, philosophes et autres rêveurs qui ont perdu tout contact avec le monde réel. »)
 Nous savons maintenant ce qu'est le réel petit-bourgeois : ce n'est même pas ce qui se voit, c'est ce qui se compte ; or ce réel, le plus étroit qu'aucune société ait pu définir, a tout de même sa philosophie : c'est le «bon sens», le fameux bon sens des «petites gens», dit M. Poujade. La petite-bourgeoisie, du moins celle de M. Poujade (Alimentation, Boucherie), possède en propre le bon sens, à la manière d'un appendice physique glorieux, d'un organe particulier de perception : organe curieux, d'ailleurs, puisque, pour y voir clair, il doit avant tout s'aveugler, se refuser à dépasser les apparences, prendre pour de l'argent comptant les propositions du «réel », et décréter néant tout ce qui risque de substituer l'explication à la riposte. Son rôle est de poser des égalités simples entre ce qui se voit et ce qui est, et d'assurer un monde sans relais, sans transition et sans progression. Le bon sens est comme le chien de garde des équations petites-bourgeoises : il bouche toutes les issues dialectiques, définit un monde homogène, où l'on est chez soi, à l'abri des troubles et des fuites du «rêve» (entendez d'une vision non comptable des choses). Les conduites humaines étant et ne devant être que pur talion, le bon sens est cette réaction sélective de l'esprit, qui réduit le monde idéal à des mécanismes directs de riposte.
 Ainsi, le langage de M. Poujade montre, une fois de plus, que toute la mythologie petite-bourgeoise implique le refus de l'altérité, la négation du différent, le bonheur de l’identité et l'exaltation du semblable. En général, cette réduction équationnelle du monde prépare une phase expansionniste où «l'identité» des phénomènes humains fonde bien vite une «nature» et, partant, une «universalité ». M. Poujade n'en est pas encore à définir le bon sens comme la philosophie générale de l'humanité ; c'est encore à ses yeux une vertu de classe, donnée déjà, il est vrai, comme un revigorant universel. Et c'est précisément ce qui est sinistre dans le poujadisme : qu'il ait d'emblée prétendu à une vérité mythologique, et posé la culture comme une maladie, ce qui est le symptôme spécifique des fascismes.


    
Roland BARTHES, Mythologies, 1957



  • Bien qu'en fait, et à bien considérer ce phénomène, nous serions en droit de nous demander la chose suivante : peut-être est-ce lui le "Vrai-Jore" : il tag plus souvent,  est plus constant et son style est de belle facture... Mmmh... 

    Vous distinguerez  ici ce qu'on a appelé  "la virée rose" qui a fait parler d'elle à l'époque... Et pour les plus futés, je ferais remarquer que l'aspect le plus interpellant réside sans doute dans le fait  qu'une bonne part de ces jolis graffiti ont été réalisés près du boulevard de Smet De Naeyer...
    Ah aaaah... De quoi alimenter les intrigues les plus folles pour ceux qui apprécient cela ! ;-)

    Et c'est déjà la fin de notre belle aventure... :-(

    il nous reste qu'à souhaiter le meilleur à notre tagueur anonyme !

    Et enfin, parce que faudrait pas non plus y passer l'année

    Et enfin, parce que faudrait pas non plus y passer l'année

    Et enfin, parce que faudrait pas non plus y passer l'année

    Et enfin, parce que faudrait pas non plus y passer l'année 

     

     

     

     

     

     

     

     

    l

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et enfin, parce que faudrait pas non plus y passer l'année

     Et enfin, parce que faudrait pas non plus y passer l'année

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et enfin, parce que faudrait pas non plus y passer l'année

     Et enfin, parce que faudrait pas non plus y passer l'année

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


  •  

    Celui-là à la basilique de Koekelberg, il y côtoie les plus grands...

    la suite de la saga...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et lui à Georges-Henri, d'un quartier à un autre, on ne peut pas dire que notre Faux-Jore fasse dans le mépris de classe :

    la suite de la saga...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     



  • Ah, comme la vie réserve ses petites surprises !

    Au début de l'année 2010, les rues de Jette ont vu apparaitre un phénomène assez enthousiasmant et que l'on pourrait décrire facilement en ces termes : des Faux-Jore !
    Tagués à la bombe sur les murs de mon ancienne et belle commune avec un style qu'on peut leur reconnaitre, d'un mouvement sûr de soi, d'un geste élégant mais pas trop non plus... en somme, le bel exemple d'une authentique street-credibility !
    Bien sûr, on aime, on aime pas - mais comme dirait "c'est du melon", ce sera quand même avec un petit sourire qu'on tombera dessus au détour d'une ruelle... (soupir)
    Décidons ici, et pour notre plus grand plaisir, d'en faire une saga, je ne suis pas sûr que leur qualité mérite un post pour chacun mais peu me chaud, amusons-nous et découvrons ces prochaines semaines ce double tagueur et son oeuvre mirifique !

    Aujourd'hui, ce n'est peut-être pas le premier que j'ai capturé mais enfin je trouve qu'il incarne bien l'essence du phénomène et sans doute la volonté farouche de son créateur, situé pas très loin de Simonis.
    Je le dédicace (après tout je peux d'une certaine manière me le permettre) à Besnik Badawax mon soss' 1090  et comme le dit la chanson ici :

      Good name is better than silver and gold
      And no money  can buy good name
      I have a good name 
      And no money can buy my name
      Do you have a good name ?
      Then no money should buy your name
      I mean what I am saying...

    Vrai faux Jore, une saga...              Vrai faux Jore, une saga...

    J'ai mis deux fois la même image, je sais... mais c'est plus fort que moi, quelque chose du double insiste ici sans que je n'en comprenne profondément la raison...  puis pourquoi bouder son plaisir ?


  •  

    (...)

    C’est le point décisif, qui achève de boucler le dispositif : le défenseur, sommé de prouver encore et encore sa version des faits, se voit opposer une fin de non-recevoir systématique, appuyée par toute une série de méthodes de réfutation profondément spécieuses. La première de ces méthodes, c'est évidemment l'hyper-criticisme ; c'est à ce niveau-là que s'opère la confusion dangereuse avec le libre-examen, dont il emprunte partiellement la forme (à savoir, la possibilité de mettre en doute tout argument d'autorité) ; cependant, là où l'hyper-criticisme s'écarte du libre-examen, c'est qu'il s'exerce au sein d'un champ de connaissance déjà conditionné par les trois points précédents (ce n'est pas la même chose de critiquer le géocentrisme au nom d'expériences scientifiques aux résultats contradictoires, comme Galilée, ou de mettre en doute la thèse officielle du 11 septembre au nom d'un fantasme paranoïaque sans aucun élément probatoire, comme Meyssan). La méthode hypercritique est bien évidemment hermétique à toute forme d'éthique de discussion fondée sur une réciprocité ; partant du credo que la meilleure défense c'est l'attaque, elle repose en fait sur un déni de toute réciprocité. Son modèle, c'est celui de l'inquisiteur et de la sorcière, pas celui du dialogue et de la confrontation de points de vue. Ce point est crucial car il explique la focalisation sur le détail, le fait que le défenseur ne peut que contre-argumenter en articulant à son tour sa défense autour de ce même détail, alors qu'une vue d'ensemble appliquée à l'ensemble de la discussion aurait tôt fait de neutraliser tout le dispositif conspirationniste. L'accusateur conspirationniste refuse d'aller sur ce terrain ; il est essentiellement accusateur et n'a pas à répondre des objections qui lui sont faites. 

    Extrait de "Notes sur une possible épistémologie conspirationniste" par Pierre Chevalier paru dans la revue n°3 de Ulenspiegel, automne 2020. à suivre ici : 1e élément : La Méthode tronquée (ou Descartes à la carte) - 2e élément : Déhiérarchisation des éléments probatoires - 3e élément : Renversement de la charge de la preuve 


  •  

    " Bouger Takul Rouget

       Habess Takul Khoubs Yabess... "

     

    > merci  Oussama Tabti   ;-)



  •  Il y a, nous l'avons mentionné, des circonstances dans lesquelles, quoi qu'on fasse pour s'en prémunir, on ne peut manquer de se sentir ébranlé et de voir nos certitudes vaciller. Ces circonstances qui confrontent les corps parlants à l'impossible à supporter sont multiples et variées, mais énumérons-en à nouveau quelques-unes déjà évoquées : la puberté, une première rencontre charnelle avec le corps de l'autre, la perte d'un être cher, la perspective d'un engagement d'envergure, la perte de son statut social, une maladie grave, et plus généralement, toute conjoncture de choix forcé, c'est à dire de choix impossible à faire, mais devant lequel il est également impossible de se dérober, d'un choix qui implique, quoi qu'il arrive, une perte radicale. 

    Ces circonstances dessinent autant de moments où l'on peut se sentir ébranlé plus ou moins radicalement de notre être, avec un sentiment qui peut aller jusqu'à s'éprouver sans recours. Ce sont autant de moments heureux et/ou malheureux où le monde peut sembler changer de face, ou notre rapport aux autres se modifie de ce fait, pour devenir parfois, même furtivement, incertain. 

    Face à l'Altérité qui se manifeste alors qu'on nous, et qui, pour être nôtres, s'éprouve toutefois toujours comme radicalement étrangère, deux actions s'offrent alors au sujet. Il peut d'abord se dérober et se haïra alors lui-même de ne pouvoir convenablement faire face à ce que les circonstances exigent de lui, à savoir un choix, un engagement qui suppose une perte. La tristesse et la dépression sont à la clé de cette dérobade. Elles dureront le tant que durera la dérobade – Lacan tenait en ce sens la dépression pour la conséquence d'une lâcheté morale . Mais un sujet peut aussi se dérober sans se haïr, et en cela sans se nuire, mais en se mettant alors à en haïr d'autres, localisant en eux la haine  qu'il s'inspire du seul fait  de ne pouvoir faire le choix qui s'imposerait. Il peut encore se haïr et en haïr d'autres tout à la fois, car la première option n'empêche pas la seconde. 

    (...)

          Un arrachement inventif

     Quoi qu'il ne puisse davantage la reconnaître comme sienne, le sujet peut (...) aussi tenir compte de l'émergence de cette Altérité, consentir à composer avec elle comme avec lui-même, et s'arracher alors résolument à la prise que la haine pourrait avoir sur lui. C'est là, dans cet arrachement inventif, que la seule voie éthique qui s'offre aux sujets susceptibles de haïr. Mais tant que dure le refus de faire une place à l'Altérité qui nous habite via l'inconfort qu'elle accompagne, la haine dure elle aussi. Nulle fatalité donc à ce que cette altérité soit rejeté et porté au compte de l'autre. Se savoir exilé d'un rapport définitivement harmonieux aux autres et au monde, et assumer la responsabilité de cet exil chaque fois qu'il se rappelle à nous, offrent ainsi quelque alternative possible à la haine.  

    C'est là, dans cette alternative, qu'il devient possible de trouver une façon vivante d'être en relation avec nos (si peu) frères humains, ce qui suppose une certaine tolérance à d'autres façons de faire face à cette dysharmonie. Tolérance, le mot est lancé ! Alors ajoutons immédiatement que la tolérance doit bien sûr connaître des limites. En l'occurrence, les limites qu'on peut fixer à l'autre, spécialement quand il nous cherche des crosses (cela arrive quelques fois), sont d'autant plus convaincantes que sa haine ne fait pas trop écho à la haine de soi. Pour pouvoir le cas échéant opposer non pas la haine à la haine, mais bien plutôt la violence qui est parfois seule susceptible de l'affaiblir – on ne fait pas reculer la haine avec les bons sentiments –, il faut non seulement savoir ne pas haïr celui qui suscite en nous cette violence, mais encore ne pas s'offrir à lui en victime expiatoire. Ainsi, si la haine fait nécessairement violence celui qui l'éprouve comme à celui qu'elle vise, toute violence n'est cependant pas signe de la haine. On peut bien en effet exercer la violence sans haine, c'est-à-dire sans viser la destruction de l'Autre en tant que tel, pour lui-même – c'est peut être d'ailleurs la seule modalité d'une violence authentiquement légitime. Par ailleurs, si la haine fait toujours signe d'une certaine lâcheté en ce qu'elle procède d'une dérobade, la violence peut bien être, à certaines conditions, l'expression du courage et de la responsabilité, ce que la haine n'est jamais.
    (...)

    Si il y a ainsi que les spécialistes de la dérobade et ceux du courage, il y a surtout autant de rapports possibles à cette Altérité qu'il y a d'êtres parlants sur terre. Et on peut bien être courageux une fois, et lâche la fois suivante, rien de garanti jamais à personne d'être définitivement droit.

     in Actualité de la haine, Anaëlle Lebovitz-Quenehen. Navarin éditeur, 2020


  •  

     

     

    Wim RIETVELD (1924-1985) et Friso KRAMER (1922-2019)
    'Reply'

    Table à dessin en acier laqué gris et bois naturel 
    Conçue par Wim Rietveld en collaboration avec Friso Kramer vers 1956
    Signée sur les poignées Ahrend Cirkel
    Larg. du (plateau): 120 cm
    H. (plateau): 79 cm

    Le fabricant néerlandais Ahrend de Cirkel est né de l’union de deux entreprises: Ahrend, fondée par Jacobus Ahrend en 1896 et De Cirkel fondée par Jan Schröfer en 1934. Dans la période d’après-guerre, Ahrend de Cirkel produit des meubles conçus par certains des designers les plus célèbres des Pays-Bas, dont Friso Kramer et Wim Rietveld.

    Prix du Signe d'Or à Bruxelles en 1963

    Objet trouvé  en février 2021

     



  • Freud distingue deux règles analytiques essentielles. La première est du côté de l’analysant : c’est “l’association libre”. Le patient est amené à dire tout ce qui lui passe par la tête, sans intention préalable, en suivant chaque idée qui se présente, aussi insensée et saugrenue soit-elle. Ça bouleverse le rapport de cause à effet conscient. D’où une apparence de dispersion. Mais de ce discours, qui peut sembler irrationnel, se dégage une autre logique qui est celle de l’inconscient. La seconde règle est le pendant de cette association libre, côté analyste. C’est ce que Freud a appelé “l’attention flottante”...



  • " 4e élément : Irrecevabilité a priori des éléments de preuve et disqualification essentialiste de la défense. (...)

    Autre élément participant à cette irrecevabilité a priori des preuves, c'est la disqualification du défenseur (et de ses preuves) au nom de son Essence ou l'essentialisation de la défense. En d'autres termes, les preuves ne sont pas recevables car celui qui les apporte est forcément suspect en raison de son appartenance à un groupe qui a intérêt à soutenir la thèse officielle. Lors des débats nazis sur la question juive, il est évident que les Juifs n'avaient pas droit au chapitre, car ils étaient partie prenante — on se souvient qu'Eichmann était considéré comme un expert en la matière ; au même titre que les 700 témoins de l'avion s'écrasant sur le Pentagone avaient tout intérêt à mentir car ils étaient liés au complexe militaro-industriel. De même, aucun virologue n'est légitime dès lors qu'il s'agit de discuter de la réelle dangerosité d'un virus car son expertise le disqualifie d'entrée de jeu (il a bien dû acquérir cette expertise quelque part, ce qui détruit sa prétention à la neutralité). C'est là un arsenal pseudo-argumentaire qui — même s'il repose sur une sophistique ultra-violente — est très efficace. Son efficacité réside justement dans cette non-réciprocité ; il neutralise toute possibilité de dialogues, renforce dans leurs convictions ceux qui sont convaincus et ne laisse aucune possibilité d'échange avec ceux qui ne le sont pas. C'est un discours fondé sur l'exclusion ; c'est l'antithèse du dialogue puisqu'il va jusqu'à nier radicalement la subjectivité de l'adversaire (un élément qui souligne sa parenté avec le négationnisme, avec lequel il se confond de plus en plus). Il alterne les registres de la mauvaise sylllogistique, de l'argument ad hominem, du passionnel ; il saute de l'un à l'autre en ne laissant aucune chance à l'adversaire et en conservant l'initiative, à moins de se voir opposer un adversaire d'égale mauvaise foi."

     

    Extrait de "Notes sur une possible épistémologie conspirationniste" par Pierre Chevalier paru dans la revue n°3 de Ulenspiegel, automne 2020. à suivre ici : 1e élément : La Méthode tronquée (ou Descartes à la carte) - 2e élément : Déhiérarchisation des éléments probatoires - 3e élément : Renversement de la charge de la preuve


  •  

         Les objets privilégiés de la haine sont choisis comme tels sur leur différence, cela est clair. C'est toujours leur différence qui est visée par la haine, que cette différence soit visible à l'œil nu, ou repérée dans un mode de jouissance plus discret et donc plus difficilement repérable.
    Une subtile doxa — subtile mais un tantinet psychologisante — considère volontiers que l'affect haineux se porte sur l'autre afin que le haineux se déleste sur lui du poids de sa propre misère. Dans cette perspective, le haï est perçu comme un objet sacrificiel dont la destruction est souhaitée, et même visée quand les circonstances le permettent, parce qu'il porte sur lui ce qu'un sujet hait de lui-même sans pouvoir le reconnaître comme sien.
    Ce retournement, classique au demeurant, fait remonter la haine de l'Autre à la haine de soi. Si cette thèse n'est pas fausse, elle manque cependant la profondeur de la haine, et la manquant, elle passe à côté de sa solidité comme de sa pérennité. La dimension apparemment irréductible de la haine n'est en effet saisissable qu'à considérer cet affect au point logique où il émerge et qui se situe en amont de la haine de soi dont on fait trop souvent l'alpha et l'oméga de la haine de l'Autre.


       La haine de l’altérité

         Soutenons en effet que plus qu'un rapport de soi à soi, la haine exprime un rapport de soi à l'Altérité qui habite chacun de nous. Cette Altérité, nous l'écrivons avec une majuscule, car elle n'est pas un autre soi qui doublerait le premier. Quoiqu'elle soit de nous, elle est plus étrangère encore à l'homme que les autres hommes ne lui sont étrangers. Elle ne s'éprouve d'ailleurs pas tous les jours, mais très spécialement dans certaines circonstances, et s'avère alors aussi intense que résolument intérieure. Lacan la repère dans ce qu'il invente de nommer un temps. la «jouissance Autre », Autre, car elle n'est susceptible d'aucune subjectivation, ni d'aucune objectivation d'ailleurs. Elle peut à peine se dire et se reconnaît surtout aux effets qu'elle produit sur le sujet. Elle est donc Autre d'abord au sujet qui l'éprouve et ensuite, par voie de conséquence, aux autres. Tâchons donc de saisir la haine à partir de cet éprouvé, car la haine est, chez le haineux, la conséquence d'un certain rapport à cette jouissance Autre, soit à l'Altérité qu'elle fait surgir.
    Cette Altérité qui nous habite, nous en faisons spécialement l'épreuve lorsque la dysharmonie aux autres qui fait notre lot, humain, trop humain, se rappelle à nous. Il y a, Nous l'avons mentionné, des circonstances Nous l'avons mentionné, des circonstances dans lesquelles, quoi qu'on fasse pour s'en prémunir, on ne peut manquer de se sentir ébranlé et de voir nos certitudes vaciller. Ces circonstances qui confrontent les corps parlants à l'impossible à supporter sont multiples et à l'impossible à supporter sont multiples et variées, mais énumérons-en à nouveau quelques-unes déjà évoquées la puberté, une première rencontre charnelle avec le corps de l'autre, la perte d'un être cher, la perspective d'un engagement d'envergure, la perte de son d'un engagement d'envergure, la perte de son statut social, une maladie grave, et plus généralement, toute conjoncture de choix forcé, c'est-à-dire de choix impossible à faire, mais devant lequel il est également impossible de se dérober, d'un choix qui implique, quoi qu'il arrive, une perte radicale.
    Ces circonstances dessinent autant de moments où l'on peut se sentir ébranlé plus ou moins radicalement dans notre être, avec un sentiment qui peut aller jusqu'à s'éprouver sans recours. Ce sont autant de moments heureux recours. Ce sont autant de moments heureux et/ou malheureux où le monde peut sembler changer de face, où notre rapport aux autres se modifie de ce fait, pour devenir parfois, même furtivement, incertain.
    Face à l'Altérité qui se manifeste alors en nous, et qui, pour être nôtre, s'éprouve toutefois toujours comme radicalement étrangère, deux options s'offrent alors au sujet. Il peut d'abord se dérober et se haïra alors lui-même de ne pouvoir convenablement faire face à ce que les circonstances exigent de lui, à savoir un choix, un engagement qui suppose une perte. La tristesse et la dépression sont à la clé de cette dérobade. Elles dureront le temps que durera la dérobade. - Lacan tenait en ce sens la dépression pour la conséquence d'une lâcheté morale (1). Mais un sujet peut aussi s'y dérober sans se haïr et en cela sans se nuire, mais en se mettant alors à en haïr d’autres, localisant en eux la haine qu'il s'inspire du seul fait de ne pouvoir faire le choix qui s'imposerait. Il peut encore se haïr et en haïr d'autres tout à la fois, car la première option n'empêche pas la seconde.
    S'il n'est donc pas faux de considérer que la haine de l'autre en passe par la haine de soi, soulignons que cette haine de soi en passe elle-même d'abord par un rejet de ce qui est à la fois le plus étranger et le plus intime en soi, cette jouissance Autre qui se manifeste toujours sous le régime de l'intrusion et de l'effraction.
    La haine (de soi ou de l'autre) fait en ce sens toujours signe du rejet de l’Altérité à soi qui habite chacun, et qui se manifeste spécialement dans les grands moments d'une existence. Si cette intime Altérité n'est pas elle-même négative, la passion de l'ignorance (2) dont elle fait électivement l'objet, engendre la haine à titre d'effet secondaire. Mais haïr n'est pas la seule option qui se présente à ceux qui s'éprouvent subitement étrangers à eux-mêmes. Fort heureusement, d'ailleurs ! Venons-en donc à la troisième option qui se présente alors à un sujet.

       
      Un arrachement inventif


         Quoiqu'il ne puisse pas davantage la reconnaître comme sienne, le sujet peut en effet aussi   tenir compte de l'émergence de cette Altérité, consentir à composer avec elle comme avec lui-même, et s'arracher alors résolument à la prise que la haine pourrait avoir sur lui. C'est là, dans cet arrachement inventif, qu'est la seule voie éthique qui s’offre au sujet susceptible de haïr. Mais tant que dure le refus de faire une place à l'Altérité qui nous habite et à l'inconfort qui l'accompagne, la haine dure elle aussi. Nulle fatalité donc à ce que cette Altérité soit rejetée et portée au compte de l'autre. Se savoir exilé d'un rapport définitivement harmonieux aux autres et au monde, et assumer la responsabilité de cet exil chaque fois qu'il se rappelle à nous, offrent ainsi quelque alternative possible à la haine.

    C'est là, dans cette alternative, qu'il devient possible de trouver une façon vivante d'être en relation avec nos (si peu) frères humains, ce qui suppose une certaine tolérance à d'autres façons de faire face à cette dysharmonie. Tolérance, le mot est lancé ! Alors ajoutons immédiatement que la tolérance doit bien sûr connaître des limites. En l'occurrence, les limites qu'on peut fixer à l'autre, spécialement quand il nous cherche des crosses (cela arrive quelquefois), sont d'autant plus convaincantes que sa haine ne fait pas trop écho à la haine de soi. Pour pouvoir le cas échéant opposer non pas la haine à la haine, mais bien plutôt la violence qui est parfois seule susceptible de l'affaiblir — on ne fait pas reculer la haine avec les bons sentiments —, il faut non seulement savoir ne pas haïr celui qui suscite en nous cette violence, mais encore ne pas s'offrir à lui en victime expiatoire. Ainsi, si la haine fait nécessairement violence à celui qui l'éprouve comme à celui qu'elle vise, toute violence n'est cependant pas signe de la haine. On peut bien en effet exercer la violence sans haine (3), c'est-à-dire sans viser la destruction de l’autre en tant que tel, pour lui-même - c'est peut-être d'ailleurs la seule modalité d’une violence authentiquement légitime. Par ailleurs, si la haine fait toujours signe d’une certaine lâcheté en ce qu’elle procède d'une dérobade, la violence peut bien être, a certaines conditions, l'expression du courage et de la responsabilité, ce que la haine n'est jamais.
    C'est donc enfin dans ce rapport éthique à l'Altérité qui nous habite qu'il y a quelque chance de s'en faire une alliée, si elle parvient à ne pas se dégrader en haine. Si cette Altérité est, en tant que telle, en deçà du bien et du mal, ni bonne ni mauvaise, antéprédicative (4), seul le rapport qu'on y entretient pour son propre compte peut être bon ou mauvais. Il peut ainsi produire le meilleur comme le pire : le meilleur si l’on consent à s'en faire responsable comme de soi-même, voire à prendre appui sur la béance qu'elle ouvre, et le pire, si on la rejette dans la haine (de soi et/ou de l'autre) pour n'en rien savoir.
    S'il y a ainsi les spécialistes de la dérobade et ceux du courage, il y a surtout autant de rapports possibles à cette Altérité qu'il y a d'êtres parlants sur cette terre. Et on peut bien être courageux une fois et lâche la foi suivante, rien ne garantit jamais à personne d'être définitivement droit. Le courage est ainsi toujours à reconquérir en son fond. Si une psychanalyse se mène jusqu'à un certain terme, c'est précisément celui où un sujet consent à composer avec cette intime altérité comme avec lui-même. Elle le mène en effet à ce point où cette Altérité s'avère être ce qu'il a tout à la fois de plus y entretient. C'est donc depuis une position éthique est possible de faire usage de cette Altérité, plutôt que de se laisser aspirer dans le ravage ou de la rejeter dans la haine.

    1. Cf. Lacan J., « Télévision », op.cit., p. 526.
    2. Cf. Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p.110.
    3. Cf. Miller J.-A., « Enfants violents », op.cit., p. 24.
    4. Cf. Miller J.-A., « L’économie de la jouissance », La Cause freudienne, N°77, février 2011, p. 147.

     

    extrait gentiment du très bon livre d'Anaëlle Lebovits-Quenehen 'Actualité de la haine: une perspective psychanalytique' édition navarin, 2020.


     > ce qui peut rendre certaines discussions compliquées ou même impossibles


  •  


  •  

    Aaaah heureusement qu'il y a des malinus quand même hein... :-)

    Pierre Vidal-Naquet, qui faisait sûrement partie d'un gang de pédophiles avec ses amis (surtout ceux qui renvoyaient comme lui les négationnistes et antisémites dans les cordes), buveur de sang d'embryon enlevé à des jeunes filles catholiques, cousin du petit fils de l'ancêtre de l'inventeur de la 5g et surtout de la fine tige de métal qui se situe dans les masques que l'on nous impose aujourd'hui qui permet de recevoir les ondes en question afin de contrôler le cerveau de celui qui le porte, afin, bien sûr de constituer petit à petit cet nouvel ordre mondial où toute tradition, qui portent pourtant en elle les preuves irréfutables que tout était mieux avant (la jeunesse surtout...) sera balayée au profit d'un capitalisme fait pour les moutons que nous sommes, et que ... enfin, ce monsieur, a dit cette chose qui pourrait à mon sens, et vous l'avez compris je suppose, convenir à un moment tout aussi bien pour les anti-tout, qu'on appelle aujourd'hui avec justesse "haters" : anti-complots, anti-masques, anti-pédés, anti-intellos, anti-bobos et blablabla...

    « Qu’il soit entendu une fois pour toutes que je ne réponds pas aux accusateurs, que, sur aucun plan, je ne dialogue avec eux. (Bim! ndlr) Un dialogue entre deux hommes, fussent-ils adversaires, suppose un terrain commun, un commun respect, en l’occurrence, de la vérité. Mais avec les “révisionnistes”, ce terrain n’existe pas. Imagine-t-on un astrophysicien qui dialoguerait avec un “chercheur” qui affirmerait que la lune est faite de fromage de Roquefort ? C’est à ce niveau que se situent ces personnages. Et, bien entendu, pas plus qu’il n’existe de vérité absolue, il n’existe de mensonge absolu, bien que les “révisionnistes” fassent de vaillants efforts pour parvenir à cet idéal. Je veux dire que, lorsqu’il s’avère que les passagers d’une fusée ou d’une navette spatiale ont laissé sur la lune quelques grammes de Roquefort, il n’y a pas à nier cette présence. Jusqu’à présent, l’apport des “révisionnistes” à nos connaissances se place au niveau de la correction, dans un long texte, de quelques coquilles. Cela ne justifie pas un dialogue, puisqu’ils ont surtout démesurément agrandi le registre du mensonge.

    Je me suis donc fixé cette règle : on peut, et on doit discuter sur les “révisionnistes” ; on peut analyser leurs textes comme on fait l’anatomie d’un mensonge ; on peut et on doit analyser leur place spécifique dans la configuration des idéologies, se demander le pourquoi et le comment de leur apparition, on ne discute pas avec les “révisionnistes”. Il m’importe peu que les “révisionnistes” soient de la variété néo-nazie, ou la variété d’ultra-gauche ; qu’ils appartiennent sur le plan psychologique à la variété perfide, à la variété perverse, à la variété paranoïaque, ou tout simplement à la variété imbécile, je n’ai rien à leur répondre et je ne leur répondrai pas. La cohérence intellectuelle est à ce prix (2) »
    (extrait de l’Avant-Propos des Assassins de la Mémoire, éd. Maspero, 1981 ; rééd. La Découverte, 2005, pp. 8-9).

    Evidemment la faiblesse de l'argument est qu'il repose sur le savoir ou non de celui qui parle, or ce n'est sans doute pas seulement lié à un problème épistémologique mais aussi, comme il y fait référence trop légèrement à mon gout, à un plan psychologique spécifique : celui de la paranoïa.
    Et vous me direz : dans le fond c'est quoi le problème de la paranoïa ? Passke si elle permet de voir ce que d'autre ne voit pas, de rendre plus lucide celui qui l'accueille en payant le prix d'un peu de méfiance exagérée, n'y a t'il pas là un gain intéressant ?!
    Eh bien je vous invite à prendre au sérieux cette question, vous devriez à la fin découvrir que non, il vaut mieux s'en passer de la paranoia :-) mais je vous enjoins à vous renseigner sur les effets de la paranoïa et surtout, sur ses causes... Passionnant !

     

     


  •  

    " Je n'ai jamais fait de mal à personne. Si cela était, on m'aurait fait plus de bien."