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A carta de Ventura :
(tradução francês, traduction française)
Nha cretcheu, mon amour,
Nos retrouvailles embelliront notre vie pour au moins trente ans.
De mon côté,
je prends une bonne gorgée de jeunesse,
je te reviendrai plein de force.
J'aurais voulu t'offrir cent mille cigarettes,
une douzaine de robes des plus modernes,
une automobile,
la petite maison de lave dont tu rêvais tant,
un bouquet de fleurs à quatre sous.
Mais avant toute autre chose,
bois une bouteille de bon vin et pense à moi.
Ici, on n'arrête pas de travailler.
On est plus de cent à présent.
Avant hier, pour mon anniversaire,
j'ai longuement pensé à toi.
La lettre qu'on t'a apportée est-elle bien arrivée ?
Je n'ai pas eu de réponse de toi.
J'attends.
Chaque jour, chaque minute,
j'apprends de nouveaux mots,
de beaux mots,
rien que pour nous deux,
juste à notre mesure,
comme un pyjama de soie fine.
Tu n'en veux pas ?
Je ne peux t'envoyer qu'une lettre par mois.
Toujours rien de ta main.
Ce sera pour la prochaine fois.
Des fois, j'ai peur de construire ces murs,
moi, avec un pic et du ciment,
et toi, avec ton silence.
Un fossé si profond qu'il te précipite vers un long oubli.
Ça fait mal de voir ces horreurs que je ne veux pas voir.
Tes cheveux si beaux me tombent des mains comme de l'herbe sèche.
Souvent je faiblis et je crois que je vais oublier.